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Au secours, ma femme gagne plus que moi !
En 76 ans, les choses changent ! Mais, il en est certaines qui évoluent moins vite que d’autres. La parité des salaires entre femmes et hommes est une de ces évolutions qui tarde et qui pose de nombreuses questions.
La charge mentale serait-elle genrée ? La différence de salaire est-elle liée à une simple différence physique ? Existe-t-il des secteurs où la parité est déjà effective ? Y’a-t-il des secteurs où les femmes sont mieux payées que les hommes ? Comment alors, dans une société patriarcale, un homme vit il le fait que sa compagne gagne plus que lui
Autant de questions et d’interrogations que l’URIF CFTC se propose d’aborder dans ce nouvel article consacré à la parité des salaires.
Les hommes sont-ils prêts psychologiquement ?
A cette question, il convient de rappeler que selon l’INSEE, en 2014, 25 % des femmes en couple gagnaient plus que leur partenaire ! Mais comment cette inversion des rôles se traduit-elle dans la société ? Comment les principaux intéressés vivent cette situation ?
Force est de constater que les traditions ont la vie dure et que sous le poids de la pression sociétale, et du concept de Pater Familias instauré sous Napoléon Bonaparte, ces mêmes femmes reconnaissent bien souvent ne pas en parler, voir même mentir pour préserver leur conjoint.
Et bien que les écarts de salaires aillent en se réduisant, depuis 2013, c’est le point mort pour la répartition des tâches ménagères au sein du foyer. L’idée d’avoir un homme au foyer qui s’occupe de la cuisine, du ménage, des courses, des enfants, des parents, de la lessive… n’est pas encore totalement entrée dans notre société.
Toujours en 2014, les résultats d’une étude menée sur 200 000 couples hétérosexuels par des chercheurs américains et danois arrivaient à la conclusion que les hommes souffraient plus de dysfonctionnement érectile quand la feuille de paye de madame est plus élevée…. Fort heureusement, c’était il y a 8 ans 😉
Protéger ou garantir ?
Depuis 1946, l’égalité femmes-hommes est un principe constitutionnel. La loi garantit aux femmes des droits égaux à ceux des hommes dans tous les domaines. Mais, malgré une multitude de textes légaux sur l’égalité professionnelle, la situation des femmes demeure toujours plus précaire que celle des hommes. A croire que l’appendice masculin légitime la différence de traitement…
Au sortir de la guerre, les évolutions législatives cherchent à garantir l’égalité des droits et non plus seulement à protéger les femmes. Ainsi, et en complément du préambule de la Constitution, la loi du 22 décembre 1972 pose le principe que “pour un même travail ou un travail de valeur égale” il doit y avoir égalité de rémunération. Avec la directive européenne du 9 février 1976, l’Europe incite les états membres à prendre des mesures visant à lutter contre les mesures discriminatoires envers les femmes sur le principe de l’égalité de traitement.
En France, il faudra attendre 1983 et la loi dite ROUDY du 13 juillet pour que la directive européenne soit transposée. Cette loi majeure, qui vient préciser et modifier les lois de 1972 et 1975, réaffirme le principe de l’égalité dans tout le champ professionnel (recrutement, rémunération, promotion ou formation) et notamment la notion de « valeur égale ».
En clair, que l’on soit un homme ou une femme, “les travaux qui exigent des salariés un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charge physique ou nerveuse” méritent un salaire égale.
Et dans les faits ?
Selon une étude de l’Insee de juin 2020, renforcée par l’observatoire des inégalités, les écarts de revenu salarial net en 2017 entre hommes et femmes sont malheureusement encore une triste réalité.
Dans le secteur privé, les femmes salariées gagnent en moyenne 16,8% de moins que les hommes en équivalent temps plein. Des écarts salariaux principalement liés au fait que les femmes sont moins souvent Cadres et qu’elles occupent des postes peu qualifiés et moins bien rémunérés.
« Les femmes perçoivent en moyenne une rémunération inférieure de 28,5% à celle des hommes. » (Source Vie Publique)
Quant à l’accès aux 3% d’emplois les mieux rémunérés, ce dernier est deux fois plus probable pour les hommes que pour les femmes.
Mais les choses changent !
Des entreprises et des secteurs d’activité se détachent du lot et font figure d’exemples à suivre. Quand certaines pratiquent enfin la parité, comme la Fédération américaine de football qui a annoncé qu’elle allait proposer des contrats identiques aux hommes et aux femmes qui jouent en équipe nationale, d’autres permettent aux femmes de se voir mieux rétribuées.
En France, les métiers de la prévention et de la sécurité, ou encore ceux du nettoyage, proposent des rémunérations supérieures à celles des hommes d’environ +7,3% en moyenne. Mais peut être est ce parce que ces secteurs sont très peu attractifs ?
En 2021, Vogue US a dressé la liste des secteurs où les salaires des femmes sont globalement supérieurs : architecture, musique, travail social, publicité, sciences de l’environnement, ingénierie chimique, kinésiologie, génie mécanique, management du sport, anthropologie.
Un point commun à ces métiers, la sur ou sous-représentation d’un des deux sexes engendre des salaires supérieurs pour le sexe le moins représenté. La mixité professionnelle serait donc la solution pour tendre vers une parité des salaires.
Et vous ? Gagnez-vous plus ou moins que votre partenaire ?