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L’HYBRIDE DEGRADE T’IL VOS CONDITIONS DE TRAVAIL ?
Alors que le retour en présentiel est de nouveau la norme et que le télétravail est devenu occasionnel, les sociétés se retrouvent confrontées à un autre problème : celui du travail hybride.
Ni totalement au bureau ni totalement en télétravail, cette mutation engendrée par la pandémie a de multiples conséquences pour les entreprises et pour les salariés.
Comment gérer le rapport au travail et accompagner les travailleurs dans ce nouveau monde pro aux règles bouleversées et aux nouvelles habitudes ? L’URIF CFTC dresse le bilan d’une société en pleine mutation où la santé des salariés est plus que jamais exposée.
Mais c’est quoi le travail hybride ?
A ce jour, il n’existe pas encore de définition précise de ce terme. C’est dire si le changement est important et cette pratique nouvelle. Pour Cadre Emploi, c’est un “savant dosage de télétravail et de journées en présentiel au bureau”. Pour le Ministère de l’Economie, le travail hybride est “la combinaison du travail au bureau et à distance”.
Dans certaines sociétés, le travail à distance n’est autorisé qu’un seul jour par semaine voir pas du tout. Dans d’autres cas, l’équilibre entre présentiel et travail à distance est assuré. Il existe même des structures qui permettent au salarié de choisir lui-même le rythme qu’il souhaite adopter.
Notons au passage que le teletravail ne veut pas dire travailler depuis chez soi mais exercer une activité professionnelle à distance grâce aux outils de télécommunication.
Engagés dans la négociation et la signature d’accords novateurs sur le sujet, les partenaires sociaux ont joué un rôle majeur pendant la crise et ont posé les bases de ce nouveau monde.
Nouveaux mots et nouveaux maux !
Teletravail, Flex Office, Co-working, Smart Office, Workation au Club Med… autant de nouveaux concepts et de nouveaux mots qui ont fait leur apparition et se traduisent par de profonds changements positifs et négatifs.
Aujourd’hui, l’employé hybride n’a plus forcément son propre bureau dans l’entreprise mais une multitude de lieux où travailler avec les risques qui y sont liés. En 2020, une étude américaine a analysé les e-mails et agendas professionnels partagés de 3,1 millions d’employés aux États-Unis, en Europe et au Moyen-Orient sur une période de seize semaines. La conclusion : les salariés à distance travaillent en moyenne 48 minutes de plus par jour.
Toujours dans la série des bonnes nouvelles, et alors même que huit salariés sur dix souhaitent continuer à télétravailler jusqu’à trois jours par semaine, le risque de Burn-out n’a jamais été aussi important. Un récent sondage d’OpinionWay, réalisé pour le cabinet Empreinte Humaine, souligne une augmentation de 25 % des cas de burn-out principalement lié au travail à distance ….
BON À SAVOIR : pour les salariés en difficulté qui ne bénéficient pas de dispositif de soutien psychologique dans leur entreprise, un numéro d’écoute 0 800 13 00 00 – service téléphonique anonyme, gratuit et ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 – mobilisant jusqu’à 70 psychologues a été mis en place par le gouvernement.
Niveau positif, et bien que plus de la moitié des managers interrogés manifestent leur crainte de voir leurs équipes se désolidariser et la culture d’entreprise disparaitre, force est de constater que c’est tout l’inverse qui se produit.
Selon un sondage opinion way pour Slack de 2021, 75% des salariés estiment que le travail hybride procure un avantage compétitif aux entreprises.
La mise en place, intelligente et concertée, du travail hybride renforce également la culture d’entreprise et le sentiment d’appartenance. L’entreprise est devenue un Eldorado où les salariés se retrouvent et renforcent les liens humains.
Un incontournable du monde de demain ?
Vous l’aurez compris, le travail hybride est encore en gestation et les salariés y sont sensibles. Au sortir d’une pandémie mondiale qui a profondément bouleversé le rapport au monde du travail, l’enjeu est de taille.
62% des salariés reconnaissent que la journée de travail classique de 9h à 17h n’est plus appropriée.
La Grande Démission qui touche les Etats-Unis, et arrive doucement en Europe, est un bel exemple de la nécessité de repenser le rapport au travail pour conserver les talents et préserver l’humain.
31% des répondants à l’enquête Slack sont prêts à changer d’employeur en cas de retour au 100% présentiel, ce chiffre atteint 43% chez les moins de 35 ans.
On comprend mieux les avantages du travail hybride cités par les salariés :
- l’absence de trajets domicile/travail,
Terminé les 2 heures de bus, métro, RER, grève et collés-serrés des transports en commun
- un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée,
La famille reprend ses droits même si on garde tous un souvenir impérissable de l’accompagnement scolaire forcé entre 2 réunions pro
- une plus grande flexibilité en matière de lieu et d’horaire de travail,
Travailler à la campagne, face à la mer, ou à la montagne est toujours plus agréable qu’entre 4 murs ou dans un open space propice à l’échange de miasmes
- plus d’indépendance et d’autonomie dans leur travail,
Concentrer le travail en une matinée, organiser son planning en fonction de ses envies… Le bonheur quoi
- une augmentation de leur productivité personnelle
Ne plus être dérangé toute les 5 minutes, pouvoir se concentrer et gagner en productivité
Autant d’avantages, de bénéfices et une qualité de vie que le travail hybride propose si ce dernier est bien intégré. Mais attention, les risques réels et concrets existent : Isolement, désengagement, complexité de fonctionnement, perte de sens, respect des horaires…
Hybride oui mais pas pour tous?
Même si le travail hybride apparait comme l’avenir de l’entreprise, il ne faut pas oublier que de multiples secteurs d’activités ne peuvent se permettre de franchir le cap du distanciel. Les secteurs du nettoyage, de la sécurité, du commerce, de la restauration, de la santé en sont quelques-uns.
Les salariés de ces secteurs n’ont pas vraiment le choix, ni le statut, de prétendre à un nouveau mode de fonctionnement qui bien souvent s’impose à eux. Alors pour être heureux demain au travail, commençons déjà par préserver la plus grande valeur de l’entreprise qu’est le salarié.
Donner du sens, obtenir de la reconnaissance humaine et financière, améliorer les conditions de travail sont tout autant de chantiers vitaux qu’il convient de traiter et que la CFTC relève jour après jour.