Rencontre avec Patrice Belvisi, secrétaire général de l'UD CFTC 91
Patrice Belvisi est un homme de conviction et d’engagement qui rejoint la CFTC dès 1998. D’abord Trésorier, il est depuis 10 ans le Secrétaire Général de l’UD 91 et membre du conseil de l’UD depuis plus de vingt ans.
Nous avons eu la chance de le rencontrer pour qu’il nous dresse un portrait de l’Union Départementale de l’Essonne (91) et de son rôle au sein de l’organisation.
Patrice, à quand remonte votre engagement syndical ?
Depuis plus de 20 ans maintenant. Après avoir travaillé dans la fonction publique territoriale, j’ai intégré l’administration préfectorale en 1992, à la préfecture de l’Essonne. Quelques années plus tard, je me suis engagé
auprès de la CFTC. Rien n’existait à l’époque, concernant la CFTC, au sein de la préfecture. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé en 2005 de créer le Syndicat National CFTC du Ministère de l’Intérieur (CFTC-MI). J’en ai
été le Président pendant 10 ans et j’ai poursuivi mon engagement au niveau départemental, dans l’Essonne, ainsi qu’au niveau national.
Quand et pourquoi avez-vous rejoint la CFTC ?
Mon adhésion à la CFTC date de 1998, dans un syndicat qui s’appelait alors syndicat CFTC des préfectures. Nous étions une petite équipe d’amis qui voulait faire bouger les choses. Nous nous voulions « percutants », sans pour
autant vouloir tout bouleverser. La CFTC correspondait bien à cette attente.
Aujourd’hui encore, nous faisons toujours des scores élevés à la préfecture, malgré une rude concurrence. Avec 30% des suffrages, nous sommes
le 2e syndicat représenté. C’est une fierté !
Très tôt, nous avons reçu le soutien actif de l’UD de l’Essonne et de son président d’alors, Léopold Labbé, qui aujourd’hui encore assure une permanence efficace à l’UD et y est d’ailleurs le responsable de la formation.
Pouvez-vous présenter l’UD CFTC de l’Essonne ?
L’UD CFTC de l’Essonne, ce sont près de 2 200 adhérents, dont 44 % de femmes, dans un département très dynamique qui abrite le fameux plateau de Saclay et sa zone de haute technologie, en plein développement.
66 syndicats ou sections sont représentés, appartenant à 15 fédérations couvrant ainsi toute la palette des activités salariées.
L’UD 91 dispose de 3 antennes permettant de couvrir le territoire.
Nos locaux sont situés en pleine ville nouvelle, dans la maison des syndicats.
Léopold Labbé et Filiz Candir notre trésorière, y assurent une présence quasi continue. À ce titre, ils sont nos « piliers », ceux par qui l’UD peut tourner correctement.
Notre président, Gualdino Pires, jeune retraité, nous apporte son expérience et sa sagesse.
Quel est votre rôle en tant que Secrétaire Général ?
J’ai la chance de travailler à la préfecture qui est géographiquement à 5 minutes de l’UD, à pied. J’ai une décharge syndicale à hauteur de 60 %.
Cette information est importante pour la souplesse de fonctionnement que cela apporte (je peux très rapidement être présent à l’UD).
Mon rôle est principalement organisationnel. J’organise les conseils de l’UD, il y en a environ 4 par an. Charge à moi d’établir l’ordre du jour, d’envoyer les convocations, de rédiger le compte rendu et naturellement d’assurer
le suivi. Nous gérons également les nominations dans les différentes instances.
Pour le quotidien, Filiz et Léopold sont là pour accueillir du public, soutenir les syndicats qui ont besoin d’aide (photocopies, secrétariat, etc….)
Nous nous consultons quasi quotidiennement sur les décisions à prendre.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Depuis plus de 5 ans, la principale difficulté tient à la situation particulière de la maison des syndicats de l’Essonne, bâtiment qui abrite toutes les organisations syndicales représentatives.
Un changement de majorité en 2015 a rebattu les cartes. Ce magnifique outil construit pour les syndicats et mis à leur disposition par le Conseil Général dans les années 80 ne cesse de se dégrader, car l’actuel Conseil
Départemental ne l’entretient plus. Après avoir essayé de nous faire quitter les lieux, le Département souhaite maintenant que nous en prenions la gestion directe contre une hypothétique subvention. Comment demander à des syndicalistes de se transformer du jour au lendemain en gestionnaire de bâtiment à plein temps ? Cela n’a pas de sens. C’est une décision politique, dogmatique. Le bâtiment est dans un état déplorable, à tel point que les formations syndicales n’y sont plus dispensées et nous
sommes obligés de louer des salles à l’extérieur. Cela nous impacte financièrement.
Par ailleurs, nous n’étions pas forcément très performants en termes de communication, mais, avec le renfort de Josiane Gaillard-Beauclair, conseillère qui a désormais ce domaine en charge, nous allons progresser.
Quels sont les points les plus gratifiants de votre mission ?
Assurément, c’est de « tenir encore le coup » dans un univers qui évolue très vite et qui ne va pas dans le sens d’un renforcement du monde syndical. L’ubérisation de la société, le « syndicalisme bashing » permanent sont des
obstacles évidents. Mais nous sommes encore là !
Avec 30% des suffrages, nous sommes le 2e syndicat représenté. C’est une fierté !
La COVID a-t-elle modifié votre manière de faire ?
Oui et non. Jusqu’à maintenant, nous sommes un peu passés entre les gouttes. Ainsi, à l’automne 2020, entre 2 confinements, nous avons pu organiser notre congrès en présentiel. De la même façon, les formations ont pu avoir lieu, également en présentiel. Mais l’épée de Damoclès est bien là et la dégradation actuelle de la situation ne nous garantit rien.
Que devons-nous retenir de l’UD 91 ?
C’est sa continuité, sa pérennité, malgré les épreuves. Nos conseils se déroulent dans une bonne ambiance, avec des conseillers venus d’horizons divers (métallurgie, forces de vente, fonction publique, la Poste, secteur hospitalier, enseignement, etc…)
Parmi eux, nous savons que se trouve la relève et c’est un bel espoir, car le monde syndical est de plus en plus fragilisé. Notre vice-président, Karim Chellat, Filiz Candir notre trésorière, Josiane Gaillard-Beauclair notre responsable de communication, avec l’ensemble de l’équipe rajeunie représentent l’avenir de l’UD, ce qui est très positif